Par monts et par vaux
- Angèle Courville
- 14 avr.
- 2 min de lecture
Je me rends compte que j'ai toujours voyagé, même si cela était au sens figuré. Le territoire étant ma muse, je l'ai à tout instant regardé de la même manière, comme une source inépuisable d'inspiration. Les cartes et coordonnées géographiques s'invitent dans mes oeuvres comme s'il était important de géolocaliser ma démarche artistique.

Je me rends compte que j'ai toujours voyagé, même si c'était dans ma propre ville. Parce que marcher systématiquement toutes ses rues à la recherche d'ambiances et de personnages à chansons, c'est être attentif à tout, comme si c'était la première fois qu'on le voyait.
Je me rends compte que j'ai toujours voyagé, même si c'était dans ma propre région. Parce que marcher pendant un mois et 300 km en quête de l'identité de celle-ci pour inspirer de nouvelles chansons, n'est-ce pas le dépaysement que l'on recherche dans le voyage?
Je me rends compte que j'ai toujours voyagé, même si c'était dans ma propre province. Parce qu'arpenter quarante villes dans seize régions pour créer des photos sonores, n'est-ce pas suffisant pour parler de voyage? À quel point faut-il aller loin de chez soi pour parler de voyage? Est-ce que voyager c'est une question de distance ou d'attitude?
Sainte-Thérèse, les Laurentides, le Québec, la France, le Danemark, aujourd'hui, je visite des ailleurs de plus en plus loin, mais mon processus créatif reste le même. L'environnement change, offrant de toutes nouvelles palettes de couleurs à mon oeuvre. Être attentive à ce que je vois autant qu'à ce que j'entends est un double défi qui m'oblige à demeurer concentrée sur l'ici et l'en ce moment. Une forme d'hyper présence à l'environnement qui m'entoure.
À quel point faut-il aller loin de chez soi pour parler de voyage? Est-ce que voyager c'est une question de distance ou d'attitude?
Je me rends compte que j'ai toujours voyagé, même si c'était à l'intérieur de moi. Chlorophone, comme une bulle inatendue dans ma pratique artistique, s'installe lentement tel un projet-maturé. Je cherche encore à l'apprivoiser, parce qu'il est très personnel, féminin et introspectif et que cela m'est étranger. Chlorophone, c'est de la musique faite pour et par les plantes, c'est du piano, c'est du dessin géométrique, tout de rose, mes premiers. C'est une démonstration de la fragilité et de la force du vivant, des végétaux et de moi-même, par extension.
Je me rends compte que j'ai toujours voyagé, et que je n'ai pas l'intention d'arrêter...

Belle réflexion sur l'état d'âme du nomade.